Burundi: la presse a été interdite de couvrir la vente aux enchères des biens des « putschistes »
Le ministère de la justice a procédé ce mardi à l’exposition des biens des personnes poursuivies dans l’affaire du putsch manqué de 2015. En mai 2019, le parquet général de la République et la cour suprême avaient annoncé la saisie des biens, meubles et immeubles des personnes accusées de complicité dans le coup d’État manqué. Au mois de juillet, le collectif des avocats pour la défense des victimes de crimes de droit international commis au Burundi, CAVIB a porté l’affaire devant la cour de justice de la communauté est africaine. (SOS Medias Burundi)
Les articles divers d’usage courant sont exposés dans les enceintes du ministère burundais de la justice. Certains des biens étalés sont couverts par des tentes de couleur vert militaire pour les protéger des pluies qui s’abattent sur Bujumbura (capitale économique) ces derniers temps. Ces articles sont bien gardés par des policiers et militaires qui veillent à ce que personne ne s’approche à part ceux qui ont déjà affiché la volonté de les acheter.
« Ces biens appartiennent presque tous aux personnes en exil qui sont accusées soit d’avoir participé activement dans le putsch manqué de 2015 soit de complicité » a soufflé à un reporter de SOS Médias Burundi une source du ministère de la justice qui organise la vente.
Comme l’a constaté notre reporter, ces biens sont constitués en général des meubles comme des lits, plusieurs paires de chaussure, des habits, des frigos, des matelas, des armoires, des postes radios et téléviseurs, des canapés, des chaises en plastique, des bicyclettes, des motocyclettes,… et même des voitures.
Selon une décision de la cour suprême et du parquet général de la République de 2019, les meubles, biens et immeubles vendus aux enchères devront être versés dans le patrimoine de l’État.
Ils appartiennent à une trentaine d’individus poursuivis dans le dossier de coup d’État raté de 2015.
Ce mardi, les autorités judiciaires ont interdit aux médias locaux de couvrir la vente aux enchères même si elle a été rendu publique.
« On a envoyé un communiqué de presse à tous les medias, c’est tout. On n’a pas besoin de vous ici aujourd’hui sauf si vous venez en tant qu’acheteurs et non comme presse », a lâché le porte-parole du ministère de la justice devant des journalistes de la presse locale avant d’instruire aux militaires présents de veiller à ce que
tout journaliste s’éloigne sans prendre des photos.
Au mois de juillet 2019, le collectif des avocats pour la défense des victimes de crimes de droit international commis au Burundi, CAVIB a porté devant la cour de justice de la communauté est africaine cette affaire. Il a demandé l’annulation de cette décision du procureur général de la République et de la cour suprême.
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Photo : le numéro deux dans l’affaire du coup d’État raté de 2015, le Général Cyrille Ndayirukiye ,en casquette blanche au milieu de ses coaccusés devant la cour d’appel de Gitega. ?Jean Pierre Aimé Harerimana, Avril 2016.
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