Burundi : une centaine de femmes sur le point d’être vendues. La police intervient.
La police de Bujumbura a présenté hier après-midi à la presse locale 101 femmes. Elles étaient enfermées dans une maison située zone de Buterere (Nord Bujumbura). Pour l’heure, toutes sont retenues au SNR (renseignement burundais). (SOS Médias Burundi)
Moïse Nkurunziza, le porte parole adjoint de la police a décrit une situation de « calvaire ».
Elles étaient privées de toute liberté, privées de tout moyen de communication avec l’extérieur. Il y avait des femmes et des filles qui venaient d’y passer deux semaines. Leurs familles ne savaient pas où elles se trouvaient.
Moïse Nkurunziza aux journalistes.
D’après nos informations, la maison en question est louée à une association reconnue officiellement. Cette dernière abritant un centre de formation. « Quand nous sommes arrivés, les femmes étaient entrain d’apprendre l’arabe. Elles dormaient à 16 dans une seule chambre », raconte un agent qui a participé à l’opération. D’après lui, 102 femmes ont été récupérées avant d’être acheminées au SNR, ignorant ce qui est arrivé à la 102ème personne qui n’a pas été présentée aux médias.
Implication de fonctionnaires
Sur la pancarte à l’extérieur de la maison sont inscrits plusieurs numéros de téléphone mobile notamment celui d’un officier de la PAFE (Police de l’Air, des Frontières et des Étrangers). « Quand on l’a appelé, un de ses supérieurs a rappelé nos responsables pour dire d’ignorer l’affaire » le responsable de l’immigration a expliqué que l’affaire est connue des hautes autorités », s’indigne un policier. Et d’ajouter : « C’est un trafic organisé et bien connu ».
Une affaire juteuse
Des associations se sont constituées sur Bujumbura pour aider des femmes à obtenir des documents de voyage et leur permettre de trouver du travail. Elles se rémunèrent ensuite sur les salaires qu’elles touchent.
D’après nos sources, ce sont des fonctionnaires directement impliqués dans le trafic qui escortent les jeunes femmes à l’aéroport pour leur embarquement à destination des pays du Golfe. Les vols ont lieu en général le mercredi avec une compagnie Éthiopienne.
Elles ne savent même pas où se trouvent les bureaux de l’immigration. À les voir à l’aéroport, on dirait des bêtes que l’on mène à l’abattoir. On se charge pour elles de l’enregistrement, elles n’ont rien à faire.
Nos sources.
4 000 femmes vendues
Des activistes des droits des femmes avancent le chiffres d’au moins 4 mille personnes surtout des jeunes filles et enfants « vendues aux pays du Golfe ». Pour Prime Mbarubukeye, le président de l’observatoire national de la lutte contre la criminalité transnationale (ONLCT), donner des chiffres exacts est particulièrement difficile, « le phénomène étant complexe et multi sectoriel ».
Le trafic se déroule avec la complicité d’agents des forces de sécurité (chargés des documents de voyage), d’agents de l’aéroport et d’administratifs. Quant aux trafiquants, ils se trouvent à l’étranger.
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Photo : des femmes qui allaient être vendues dans les pays du Golfe présentées aux médias locaux ce lundi dans les enceintes du SNR (Service National de Renseignements) à Bujumbura
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