Tanganyika : un bilan lourd des victimes des hypopotammes

Tanganyika : un bilan lourd des victimes des hypopotammes

Au moins 10 personnes ont été tuées par des hypopotammes et 13 autres blessées dans les seules communes de Rumonge et Nyanza-Lac (Sud et Sud-ouest du Burundi) depuis le début de l’année. Les responsables de l’Office burundais pour la protection de l’environnement disent que les habitants ont envahi la zone de procréation de ces mammifères et qu’ils agissent pour se protéger. (SOS Médias Burundi)

Les localités les plus menacées se trouvent dans les communes de Rumonge et Nyanza-Lac, respectivement dans les provinces de Rumonge et Makamba (Sud et Sud-ouest du Burundi).

Mercredi dernier, deux pêcheurs ont été dévorés par un hypopotamme qui a d’abord percuté leur pirogue. C’était à Gifuruzi, en commune de Nyanza-Lac.

Moins d’une semaine avant l’incident, un autre jeune a succombé à ses blessures après être mordu par un hypopotamme sur la plage de pêche de Busambi à Gatete, en commune de Rumonge.
L’animal a renversé quatre pirogues quand le jeune homme a été blessé.

« Le mammifère avait mis bas au niveau de la localité. Peut-être qu’il a ainsi agi pour protéger sa colonie », expliquent des sources locales.

Un hypopotamme qui erre à Minago (Rumonge) fait des victimes

En moins de six mois, il a déjà fait deux victimes et plusieurs blessés. « L’hypopotamme s’est installé en bas de la sous-colline de Kiyonza à Rutumo. Les habitants ne peuvent plus aller s’approvisionner en eau potable de peur d’être dévorés », affirme Élie Rusoya, chef de zone de Minago.

Il ajoute avoir prévenu les responsables de l’OBPE (Office burundais pour la protection de l’environnement).

Des bêtes qui tuent pour se défendre

Ces hypopotammes essaient de se protéger en cas d’agression par des riverains, indique Melchior Munama, responsable des aires protégées à Rumonge pour le compte de l’OBPE. « La zone de frayeur ayant été envahie par l’homme alors que c’est la même zone que les hypopotammes utilisent pour la procréation, ils deviennent de plus en plus agressifs quand l’homme s’approche de leurs petits car ils les défendent en tant que mères », poursuit-il.

Comme herbivores, les hypopotammes profitent normalement des zones tampon. Or cette dernière a été envahie par la population qui y construit des maisons notamment. « C’est un danger auquel elle s’expose inconsciemment »,renchérit-il.

Des sources à Nyanza-Lac et Rumonge avancent une dizaine de morts et plus de 13 blessés depuis le début de l’année.

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Photo : deux hypopotammes sur le delta de la rivière Rusizi © Jean-Pierre Aimé Harerimana

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