Médias : le CNC accuse certains médias de ne pas vouloir coopérer pour leur réouverture

Médias : le CNC accuse certains médias de ne pas vouloir coopérer pour leur réouverture

Le président du CNC (Conseil National de la Communication) s’est exprimé à travers la radio Isanganiro. Bien que Nestor Bankumukunzi n’ait pas clairement cité ces médias, il a réagi au communiqué sorti par les responsables de la radio publique africaine RPA et de la radio-télé Renaissance, deux médias détruits au lendemain du coup d’État raté du printemps 2015 et qui sont en exil depuis. (SOS Médias Burundi)

Dans une interview accordée à la radio privée Isanganiro ce vendredi, Nestor Bankumukunzi s’est félicité du pas déjà franchi dans le processus de réouverture des médias sous sanctions ou fermés.

Selon le président de l’organe de régulation des médias, la plupart des médias déjà contactés éprouvent une ferme volonté de vouloir coopérer avec le CNC pour qu’ils puissent rouvrir. « Le premier pas, c’est déjà la levée de la suspension du site du journal Iwacu. Nous espérons que d’autres pas vont être franchis », a-t-il lâché.

Toutefois, M. Bankumukunzi reproche à certains médias se trouvant à l’étranger de ne pas vouloir « emboîter le pas aux autres ». « Nous regrettons qu’il y ait des médias fermés qui n’ont pas voulu coopérer avec le CNC. À travers une déclaration, ils ont annoncé qu’ils ne sont pas prêts à prendre part au dialogue si certaines conditions ne sont pas réunies », a-t-il déploré.

Pour lui, la demande de ces responsables va au-delà du secteur des médias et ne concerne pas le CNC. « Nous attendons qu’ils nous approchent en vue de voir ce qu’il faut faire », a-t-il conclu.

Même s’il ne les a pas cités, il s’agit de la radio publique africaine (RPA) et de la radio-télé Renaissance. Elles ont été détruites et bombardées au lendemain du coup d’État raté du 13 mai 2015. Presque tous leurs journalistes ont été contraints à l’exil. Ils émettent depuis un pays étranger.

Sur son compte Twitter, le directeur de la RPA Bob Rugurika a parlé de « mensonge ». « Mensonge du président du Conseil National de la Communication. Dans un point de presse, il dit que les médias détruits par le régime ont refusé son invitation et posé des conditions d’ordre politique. Or, nos médias n’ont jamais été contactés » a-t-il écrit.

Fin janvier, le président Évariste Ndayishimiye a recommandé au CNC de s’asseoir avec les responsables des médias suspendus ou en situation de sanctions. L’organe de régulation a depuis organisé une réunion avec six médias concernés et annoncé que chaque cas sera analysé individuellement.

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