Kakuma (Kenya) : mauvaise cohabitation entre les réfugiés burundais et sud-soudanais

Kakuma (Kenya) : mauvaise cohabitation entre les réfugiés burundais et sud-soudanais

Depuis quelque temps , les réfugiés burundais et sud-soudanais se regardent en chien de faïence. Les Burundais accusent l’autre partie de vouloir les expulser des maisons dans lesquelles ils ont été installés par le HCR afin qu’elle puisse les occuper. En plus, des Burundais se font voler dans les ménages, des actes qu’ils reprochent à leurs voisins sud-soudanais. Un Soudanais a dernièrement failli être tué dans une altercation entre des membres de sa communauté et des ressortissants burundais. (SOS Médias Burundi)

Selon nos sources, le dernier incident s’est produit ce dimanche.
Un réfugié d’origine sud-soudanaise a été sérieusement tabassé par des Burundais en collaboration avec des Congolais. “Il a été attrapé en flagrant délit en train de voler dans un ménage du bloc V dans la zone II du site de Kakuma II. En colère suite à plusieurs cas de banditisme enregistrés ces derniers jours, des réfugiés burundais se sont coalisés avec des amis congolais. Le voleur allait être lynché, n’eut été l’intervention des réfugiés sud-soudanais »,racontent des témoins oculaires.

Un conflit de longue date

Selon des réfugiés, le conflit entre les Burundais et les Sud-Soudanais. « Les réfugiés sud-soudanais ne veulent pas vivre avec d’autres réfugiés qui ne sont pas de leur communauté. Ainsi, ils font tout pour chasser ceux qu’ils qualifient des « intrus ». Malheureusement, ils se heurtent aux Burundais qui ne se laissent pas faire », expliquent des réfugiés.

Et d’ajouter, « En deux semaines, six ménages de réfugiés burundais ont fait objet de vol . Les auteurs ont emporté des téléphones mobiles, des vivres et des vêtements. Un autre ménage à un Sud-Soudanais a été aussi visé mais les bandits ont jeté le butin dans la rue après avoir découvert qu’il appartenait à un Sud-Soudanais. Ceci prouve à suffisance que les voleurs veulent s’en prendre seulement à des intérêts des Burundais. Nous pensons qu’il s’agit d’un moyen pour pouvoir se débarrasser de nous afin d’occuper seuls cette partie où ils sont plus nombreux », racontent des réfugiés burundais.

Risque d’altercation

Pour le moment, les deux communautés se regardent en chien de faïence. Les Burundais jurent qu’ils ne vont pas quitter cette partie pour la laisser aux Sud-Soudanais. Ils affirment être prêts à se battre s’il le faut. Le camp de Kakuma est au nord-ouest du Kenya. Il abrite près de 200.000 réfugiés originaires de plus de dix pays.

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Photo : une pancarte indiquant le camp de Kakuma / DR

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