Nakivale (Ouganda) : plus de 5 000 nouveaux réfugiés inscrits
Il s’agit des Burundais qui venaient de passer plus ou moins une année au camp de réfugiés de Nakivale en Ouganda sans avoir eu de statut de réfugié. L’office du premier ministre ougandais en charge des réfugiés a ouvert son guichet pour les recevoir mais les concernés dénoncent des irrégularités dans l’enregistrement. (SOS Médias Burundi)
Depuis le début de la pandémie du Covid-19, des mesures de suspension de l’octroi de statut de réfugié au camp de Nakivale en Ouganda ont été prises.
L’inscription de nouveaux réfugiés a repris la semaine dernière. Selon notre reporter, un centre de réception a été installé dans la zone de Rubondo (même camp).
En moins d’une semaine, plus de 5.000 Burundais qui attendaient la relance des activités d’enregistrement se sont déjà présentés.
Les bénéficiaires disent qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour eux. Toutefois, ils dénoncent un favoritisme qui s’accompagne de corruption. « À l’entrée du lieu d’enregistrement on doit payer une somme d’argent comprise entre 5.000 et 10.000 shillings ougandais, et pour avoir un coupon donnant accès aux agents recenseurs, on donne entre 50.000 et 150.000 shillings. Donc, pour avoir un document de demandeur d’asile (Asylum seeker), il faut au moins entre 200.000 et 350.000 sinon tu n’as pas la chance d’être accueilli car il y a trop de monde. L’activité est devenue un business et les bénéficiaires en sont victimes », regrettent des Burundais qui n’ont pas eu cette somme à payer.
Ils demandent au HCR et au gouvernement ougandais de décourager ce monnayage d’un service gratuit. « Nous sommes très enchantés d’avoir été accueillis. Nous venions de passer toute une année ici en attendant ce moment mais malheureusement nous sommes déçus car nous espérions que le processus suivrait les étapes normales, ce qui n’est pas le cas. On doit donner ce qu’on appelle ici un soda (de l’argent). C’est vraiment déplorable. Nous demandons au HCR et au bureau du premier ministre de suivre de près ce qui se passe ici au centre de réception. Il y a trop de monde et les policiers chargés de rétablir l’ordre font passer en premier lieu celui qui paie”, se lamentent demandeurs d’asile rencontrés sur place.
Le camp de Nakivale héberge plus de 100 mille réfugiés dont 40 mille Burundais.
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Photo : une pancarte montrant le camp des réfugiés de Nakivale (Ouganda)
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