Bijombo (RDC) : des habitants accusent l’armée de piller dans leur ménage
Les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) ont lancé une opération de fouille d’armes dans le groupement de Bijombo, sur le territoire d’Uvira en province du Sud-Kivu (Est de la RDC) il y a quelques jours. Au moins sept personnes ont été arrêtées depuis le week-end dernier, plusieurs biens pillés par des militaires et plusieurs sommes d’argent non encore connues volées,selon des sources locales. Un porte parole de l’armée dans la région nie les allégations. (SOS Médias Burundi)
La société civile locale affirme avoir eu écho de plusieurs cas d’abus lors de l’opération de fouille. Elle indique que des éléments des FARDC ont malmené,menacé des habitants à Bijombo, Mugeti et Muramvya. « Là ils ont pris tout ce qui se trouvait sur leur passage et dans les ménages en commençant par les ustensiles ménagers et des téléphones portables », dit Ndakize Mpamyukuri, représentant local de la société civile qui ajoute que les sommes d’argent jusqu’ici volées ne sont pas connues.
Dans la zone de Masoro, des militaires congolais auraient, en plus de fouiller et piller dans les ménages, pris des coupes utilisées lors de la « Sainte Scène » par des chrétiens d’une congrégation locale. « Dans notre village, des militaires ont appréhendé quatre personnes après avoir découvert trois fusils qu’on se sert pour protéger nos troupeaux contre des bandits armés. Après, ils ont tout volé dans nos ménages jusqu’aux pagnes pour femmes », raconte Manassé Mutunzi, un habitant de Kanogo.
Major Dieudonné Kasereka, porte parole du secteur opérationnel Sokola 2 basé dans le Sud-Kivu fait savoir qu’il n’est pas encore au courant de ces allégations.
Des responsables de la communauté Banyamulenge dans cette partie de la RDC accusent l’armée de ne pas les protéger contre des groupes armés qui les tuent et pillent leurs troupeaux. « Au lieu de nous protéger, ils mettent beaucoup de moyens et fournissent beaucoup d’efforts pour chasser Twirwaneho de la zone de Kamombo, laissant la voie libre à des miliciens Maï Maï et au Red Tabara qui ne font que tuer les Banyamulenge et brûler leurs villages », se plaint John Sebineza, responsable de la mutualité Banyamulenge de Bijombo.
Le groupe Twirwaneho est principalement composé de jeunes de la communauté Banyamulenge au moment où les Maï’ Maï dans le Sud-Kivu sont souvent originaires des communautés Babembe et Bafulero. Les Red Tabara, eux sont des rebelles burundais installés dans le Sud-Kivu depuis plus de cinq ans.
Selon des informations non encore vérifiées par notre rédaction, des éléments des FARDC dont des officiers se rencontrent dans des marchés avec des miliciens Maï Maï et rebelles de Red Tabara armés et partagent même de la bière. Nos sources citent notamment les marchés et places publiques de Masango, Magagunda et Maremba.
Des représentants du groupement de Bijombo ont rencontré le Général de brigade Joseph Mbaza,commandant adjoint du secteur opérationnel Sokola 2 à Uvira. Il leur a promis de « punir les militaires qui n’ont pas fait leur mission correctement », et « restituer à la population ce qui leur a été volé ».
L’insécurité qui s’observe dans le Sud-Kivu depuis quelques années a beaucoup affecté la communauté Banyamulenge dont les membres sont considérés par une partie de Congolais comme des « étrangers ». Plus de cinquante mille déplacés intérieurs pour la majorité des Banyamulenge sont laissés à eux-mêmes.
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Photo d’illustration : un milicien Maï Maï avec un AK-47 monte la garde à l’est de la RDC. AFP/Phil Moore
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