Nyarugusu (Tanzanie) : le commerce a repris timidement dans le camp des réfugiés
Depuis un certain temps, le commerce qui avait été interdit l’année dernière dans le camp de réfugiés burundais de Nyarugusu en Tanzanie a repris. Les autorités tanzaniennes avaient interdit toute activité génératrice de revenus à l’intérieur du camp pour contraindre les réfugiés de rentrer. Des réfugiés disent être satisfaits bien qu’officiellement ces activités restent interdites. (SOS Médias Burundi)
Les activités commerciales ont bel et bien repris dans les zones 9, 10 et 11. Des stands et des boutiques ont été réaménagés. Des produits de première nécessité sont vendus. Les réfugiés burundais s’en réjouissent. “Ici je vends des vêtements, du riz, de la farine. Mon voisin à côté étale des cannes à sucre, du sel de cuisine et du haricot. Bon, c’est timide mais nous parvenons à gagner un peu d’argent”, raconte un tenancier d’un shop.
Non loin dans les zones 12 et 13, des commerçants étalent leurs marchandises sur un terrain. “Vous voyez des vêtements pour les enfants et les femmes. Il y a aussi de la farine tout à côté ou encore du riz et des légumes et des fruits. On y trouve aussi des boissons”, témoignent des Burundais.
La police et l’administration semblent fermer les yeux et laissent le commerce s’installer petit à petit. Toute activité commerciale était bannie depuis fin de l’année dernière.
Des réfugiés estiment que la nouvelle équipe gouvernementale aurait changé de tactique. “En tout cas de nouvelles directives auraient été données. Hier, les éléments de la police sont venus, ont acheté des fruits, du sucre et quelques boissons . Ils ont discuté avec des réfugiés et sont repartis comme si rien n’était. Et puis, le bureau du président du camp des réfugiés n’est pas loin d’ici. Des jeunes gardiens de la paix qui nous menaçaient passent ici et nous saluent simplement”, s’étonnent-ils.
Diplomatie
Il y a un peu plus d’une semaine, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a rencontré le patron international du HCR, Filippo Grandi.
Selon nos informations, elle a suggéré au commissaire Onusien un sommet sur les réfugiés que son pays a accueillis. “La présidente de la Tanzanie souhaite une conférence internationale urgente des experts des Nations Unies, du HCR, des ministères tanzaniens de l’intérieur et de la diplomatie ainsi que de tous les intervenants en matière des réfugiés pour discuter des défis sur l’accueil des réfugiés installés en Tanzanie” a rapporté Swahili Times, un média social tanzanien.
A l’annonce de cette nouvelle, les réfugiés espèrent une amélioration des conditions de vie avec le nouveau gouvernement tanzanien. Ils demandent par ailleurs aux autorités tanzaniennes de tourner la page des disparitions forcées ,arrestations arbitraires, du rapatriement forcé et des assassinats ciblés qui ont caractérisé le pouvoir de John Pombe Magufuli, décédé en mars 2021.
La Tanzanie abrite encore plus de 140 mille réfugiés burundais installés dans trois camps à savoir Nduta, Nyarugusu et Mtendeli.
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Photo : des shops au camp de Nyarugusu
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