Tanzanie : le camp de Mtendeli est définitivement fermé

Les derniers réfugiés burundais ont quitté le camp de Mtendeli en Tanzanie ce lundi. Les uns ont pris le chemin retour au pays tandis qu’un grand nombre de réfugiés ont été délocalisés vers le camp de Nduta, toujours en Tanzanie. (SOS Médias Burundi)

Le travail de vider le camp de tous les réfugiés aura duré cinq mois. C’est en juillet dernier que le déplacement a commencé. « Il ne reste plus personne dans ce camp de Mtendeli qui abritait plus de 37mille Burundais au début de cette année. Toutes les maisons ont été détruites et les champs de cultures de maïs et les bananeraies ont été coupés.
Les locaux des humanitaires et les centres de santé en dur sont depuis aujourd’hui à la disposition du district de Kikonko », explique un des réfugiés burundais qui ont quitté Mtendeli ce lundi matin.

Les habitants des alentours du camp ont profité du départ pour piller du matériel qui serait resté dans les décombres de ce camp gardé par des militaires.

Deux directions opposées

Certains réfugiés sont rentrés volontairement au Burundi. Au moins trois mille Burundais rentrent chaque semaine. Le dernier convoi a pris le départ ce lundi.

Le second groupe est constitué par plus de 20 mille Burundais. Ils ont pris la direction du camp de Nduta. Ces derniers ont accepté d’être délocalisés plutôt que de rentrer. Ils estiment qu’il n’est pas encore temps pour eux de retourner sur leur colline natale affirmant craindre pour leur sécurité.

“Préparez-vous. À partir du 26 juillet, le premier groupe de réfugiés burundais sera délocalisé et réinstallé au camp de Nduta, non loin d’ici. La raison majeure est la diminution du nombre de réfugiés burundais installés dans ce camp car plus de 7 mille d’entre vous ont répondu au rapatriement volontaire depuis le début de cette année. Alors le camp se vide et les efforts pour votre protection pourraient diminuer”, avait déclaré le président de l’ancien camp de Mtendeli en juillet dernier quand il annonçait sa fermeture.

Des responsables du HCR ont quant à eux indiqué qu’il sera facile d’assister des réfugiés une fois regroupés ensemble à Nduta, plutôt qu’éparpillés en plusieurs petits camps.

Des réfugiés arrivés au camp de Nduta et qui se sont confiés à SOS Médias Burundi disent qu’ils craignaient d’être transférés au Burundi. “Certes nous avons perdu du travail pour certains, nous sommes presque démunis ici, nous ne faisons que recommencer la vie d’exil mais mieux vaut tout perdre que d’être déportés dans notre pays”, ont-ils souligné.

Toutefois, même à Nduta, la crainte d’insécurité persiste. “Nduta est un camp qui enregistre plus de cas d’insécurité. Chaque semaine on y rapporte des assassinats ciblés, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires surtout à l’encontre des réfugiés qualifiés comme opposants farouches du gouvernement. Nous risquons de subir le même sort », craignent des nouveaux arrivants.

Les anciens occupants de Mtendeli sont installés dans neuf zones entre la neuvième et la dix-huitième.

La vie est dure. “Nous n’avons pas encore d’abris, pas de couvertures pour la nuit ni de nourriture, pas d’écoles pour nos enfants, les infrastructures publiques comme les centres de santé et les toilettes publiques ne sont pas encore bien aménagées. Nous demandons au HCR de nous venir en aide le plus tôt possible”, alertent-ils.

La Tanzanie abrite encore plus de 130 mille Burundais, installés dans les les camps de Nduta et Nyarugusu.

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Photo : des bus transportent les derniers réfugiés de Mtendeli vers Nduta