RDC : les journalistes empêchés de donner la parole au M23

RDC : les journalistes empêchés de donner la parole au M23

Dans un communiqué de presse rendu public ce jeudi, l’union nationale de la presse congolaise ( UNPC) a empêché aux journalistes de donner la parole au M23. Elle indique que les récalcitrants se verront refuser le droit de travailler sur le sol congolais. Tout journaliste qui accordera son micro ou sa plume aux rebelles du M23 se verra retirer d’office sa carte professionnelle, signale la commission. La commission indique avoir mis en place un centre de monitoring des productions pour suivre de près le respect de cette décision. (SOS Médias Burundi)

L’ UNPC rappelle à tous les professionnels des médias que la République Démocratique du Congo fait face à une guerre lui imposée par le M23 qu’il qualifie de « groupe terroriste ». Le document qu’elle a sorti insiste que le M23 est appuyé par le gouvernement du Rwanda. Des accusations répétées à plusieurs reprises par les autorités congolaises, ce que le Rwanda qualifie de  » rumeurs sans fondement ».

Cette Commission note qu’en pareil temps « l’ennemi se sert aussi de portail médiatique pour atteindre le moral collectif et réussir sa politique de recrutement des traîtres de la République Démocratique du Congo ».

Selon l’UNPC, le M23 s’investit dans le recrutement de certains professionnels des médias pour faire sa propagande.

Pour faire face à cette manœuvre, « la commission exhorte tout journaliste congolais en ce qui concerne le traitement des informations sur la situation de l’Est à ne privilégier entre autres des nouvelles en soutien à la patrie et à ne pas accorder leurs micro et plume à faire parler l’ennemi de la République démocratique du Congo ».

La Commission dit s’appuyer sur les dispositions des articles 36 et 37 des statuts de l’UNPC et 2, 24, 25 et 26 de son statut particulier.

Elle déclare avoir pris des mesures qui s’imposent.

« À dater de ce jour, un centre de monitoring des productions journalistiques est mis en place par la Commission pour suivre de près nos sorties et productions médiatiques. Tout journaliste œuvrant en RDC qui, pendant ce temps de guerre offrira son micro ou sa plume aux terroristes du M23 et leurs alliés Rwandais, se verra d’office retirer sa carte professionnelle », a martelé Jean Marie Basa, président de la commission.

Il invite les services de l’Etat à « une considération juste des options et décisions prises par l’organe qui est le seul reconnu par les lois du pays en matière de reconnaissance de la qualité du journaliste en RDC ».

En outre, la commission décline toute responsabilité pour les conséquences qui découleraient des actes de publication ou diffusion dans les médias par des personnes qui portent abusivement la qualité de journaliste et qui se rendent ainsi coupables d’usurpation de qualité de journaliste en RDC.

La déclaration est intervenue après l’expulsion du territoire congolais de l’ancienne journaliste de RFI Sonia Relay qui venait de rejoindre l’agence de presse Reuters comme coordinatrice des publications en RDC.

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