Nord-Kivu : le M23 contrôle plus de 100 villages

Nord-Kivu : le M23 contrôle plus de 100 villages

Les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) se sont emparés de la cité stratégique de Nyamilima, située en groupement de Binza, chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru à 110 Km au nord de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu à l’est de la RDC) et à 20 Km au sud de la frontière avec l’Ouganda. La localité a été récupérée ce mercredi matin. Des sources administratives affirment que les rebelles du M23 contrôlent au moins 102 villages. (SOS Médias Burundi)

La société civile locale qui livre l’information indique que les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) avaient déserté cette cité, sans donner de raisons il y a quatre jours.

Ladite zone était contrôlée dès lors par les miliciens Mai-Mai et leurs alliés Nyatura, seuls qui étaient visibles dans la cité tout en imposant leurs lois, précise un notable local.

La cité de Nyamilima est passée sous contrôle du M23 après l’etape de Kisharo.

Le député provincial Alain Siwako lui, précise que « plus de 100 villages du territoire de Rutshuru et deux autres villages du territoire de Masisi sont sous occupation du M23 en dépit de la présence de la force régionale, de la Monusco (Mission de l’organisation des Nations-Unies en RDC) et des FARDC ».

Rappelons que le groupement de Binza en territoire de Rutshuru compte une dizaine de localités, une zone de santé, une base de la Monusco, deux postes frontaliers- Ishasha et Munyaga avec l’Ouganda, en plus de constituer une porte d’entrée du territoire de Beni et Lubero via le Lac Édouard.

Dans son communiqué du 4 janvier, le M23 annonce son intention de quitter Rumangabo , une zone comprenant une base militaire des FARDC et Kishishe/Bambu ce jeudi , pour s’installer dans des endroits plus stratégiques comme Nyamilima et Ishasha pour contrôler les entrées et sorties vers l’Ouganda.

Pour l’instant, ce mouvement rebelle qualifié de « terroriste » par le gouvernement congolais occupe une centaine des villages du territoire de Rutshuru dont le chef- lieu lui-même, il progresse vers Ishasha à la frontière entre l’Ouganda et la RDC.

Récemment, l’ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants, a cédé une partie de ses positions à Kibumba (territoire de Nyiragongo) à la force régionale. Ce, après avoir été accusée d’avoir massacré des civils dans deux villages sous son occupation, ce qu’elle a réfuté, exigeant une enquête indépendante et impartiale.

Ce mardi, un porte-parole du M23 a indiqué à SOS Médias Burundi que « nous ne faisons que nous défendre contre les attaques de la coalition gouvernementale ».

Son communiqué de mercredi réaffirme que « le M23 reste déterminé à mettre en œuvre les résolutions du mini-sommet de Luanda (Angola) et apporte son soutien aux efforts de la région afin de trouver la paix en RDC ».

Il affirme toutefois qu’il continuera à « se défendre et à protéger les populations civiles dans les zones sous son contrôle ».

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Photo d’illustration : un rebelle du M23 , le 13 juin 2022 après la prise de Bunagana, la cité frontalière avec l’Ouganda

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