Burundi : vers la supression des quotas ethniques dans les institutions?
Le Burundi a célébré le 32ème anniversaire de la charte de l’unité nationale ce lundi. A Bujumbura, la capitale économique, les cérémonies étaient dirigées par le président du sénat Emmanuel Sinzohagera. Il a annoncé que la chambre haute du parlement va analyser si l’imposition des quotas ethniques est encore nécessaire. (SOS Médias Burundi)
Dans les deux ans qui restent pour le mandat de l’équipe du sénat en fonction, cet organe pourrait demander d’amender l’article de la Constitution qui évoque les quotas ethniques.
Selon M.Sinzohagera, « il est grand temps que les gens soient nommés, confiés des fonctions grâce à leurs compétences et non leur ethnie ».
Le président du sénat burundais qualifie les considérations ethniques de leur « poison » que « nous avons avalé et qui sera difficile de vomir ».
« Il s’avère qu’il est temps de changer cet article de la constitution, les représentants du peuple le feront savoir à la population et au président de la République », a-t-il déclaré.
Indirectement, la machine est en marche
Selon les propos d’Emmanuel Sinzohagera, la machine est déjà en marche.
« Un jour, je me suis entretenu avec des administrateurs nommés grâce à leur ethnie : au Tutsi, je lui ai dit de me parler en langue Tutsi et de même pour un Hutu. Ils n’ont pas de langue différente, ils sont tous Burundais », a défendu ce politique et cadre de l’Eglise Méthodiste Unie.
Un événement qui perd de plus en plus de sens
La plupart des participants étaient des enfants des localités environnantes de la colline de Vugizo, en commune urbaine de Mukaza, où est situé le monument de l’Unité nationale.
Il y avait beaucoup de places vides, contrairement aux années antérieures où on voyait aussi des élèves de certaines établissements secondaires venir en grand bus.

La fête de l’Unité nationale est célébrée depuis 1991. Elle a été initiée par l’ancien président Pierre Buyoya (décédé des suites du Covid-19 en décembre 2020 à Paris) après les événements de 1988 dans les communes de Ntega et Marangara (provinces de Kirundo et Ngozi, nord du Burundi) qui, selon l’ONU ont fait plus de trente mille morts.
Les quotas ethniques dans les institutions ont été fixés par l’Accord d’Arusha d’août 2000 qui a aussi mis fin à la guerre civile (une décennie) et imposé les quotas ethniques par le partage de pouvoirs entre les différentes couches sociales du pays, un accord qui a également permis aux anciens rebelles Hutus d’intégrer l’armée, alors dominée par la minorité Tutsi.
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Photo : le monument de l’Unité nationale
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