Attaque de Gatumba : les autorités burundaises annoncent avoir saisi l’INTERPOL pour trouver les auteurs
Le ministre burundais en charge des affaires intérieures a annoncé mardi que les autorités burundaises ont saisi l’INTERPOL pour que les auteurs des massacres de Gatumba soient rapatriés et jugés dans la petite nation de l’Afrique de l’est. Martin Niteretse a qualifié l’attaque qui a emporté la vie de 20 personnes, selon un communiqué du gouvernement burundais, d’acte de terrorisme. (SOS Médias Burundi)
Ce mardi, 19 civils ont été enterrés à Gatumba (ouest-Burundi) non loin de la frontière avec la RDC avec l’aide du gouvernement. La vingtième victime, un policier, devrait être inhumée avec les honneurs militaires , a-t-on appris. C’est le ministre ayant les affaires intérieures dans ses attributions qui a représenté le gouvernement. Martin Niteretse a dénoncé « un acte barbare ».
« Les auteurs de ces massacres ne sont plus des humains. Ils ont la chair humaine certes mais avec un cœur de sauvages. Que gagne celui qui tue un être humain qu’il ne mange pas ? », a déclaré le ministre Niteretse sous un ton épuisé devant les familles des victimes inconsolables.
Terrorisme
Pour le ministre Martin Niteretse, l’attaque de vendredi dernier relève de la pure folie.
« […] Ça, c’est du terrorisme. Pour ceux qui ont pu arriver sur le lieu du drame, nous avons vu que ce qui s’est passé est inimaginable.
Imaginez des gens qui explosent des bombes pour tuer des enfants d’un an et deux ans. Ça c’est du terrorisme. Une maman enceinte qui te supplie de l’épargner mais au lieu de la laisser en vie, tu fais tout pour la tuer », a poursuivi M.Niteretse.
Crime contre l’humanité et poursuite en justice
Pour l’autorité burundaise, l’acte constitue un crime contre l’humanité.
« C’est du terrorisme mais également c’est un crime contre l’humanité. C’est un crime impardonnable. Nous sommes prêts au niveau du gouvernement burundais, les OPJ et la justice, à traduire ces gens en justice où qu’ils se trouvent. Il y en a qui commettent des crimes et fuient pensant qu’ils sont inaccessibles. Nous les poursuivrons et les traquerons jusqu’au dernier. Que ce soient les auteurs et leurs complices. Nous allons collaborer avec INTERPOL (Organisation internationale de police criminelle). Nous avons déjà saisi l’INTERPOL. Même d’autres criminels ont été rapatriés et jugés. C’est l’étape qui doit suivre dans les meilleurs délais », a affirmé Martin Niteretse qui a demandé à tout citoyen burundais d’aider à « retrouver ces criminels ».
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Selon le ministre en charge des affaires intérieures, tout le monde sait que « le Burundi n’est pas en guerre. Nous devons dénoncer tout mouvement suspect. Ces terroristes quand ils explosent des bombes, ils ne visent pas une ethnie quelconque. Des Hutus, Tutsis ou Twa peuvent être tués, des militants de partis politiques différents peuvent l’être…Quand ils font ça, ils veulent nous déstabiliser mais ils le seront avant nous ».
Un représentant des familles éprouvées a remercié le gouvernement burundais pour avoir organisé cette inhumation.
Bonaventure Minani a parlé d’une situation très douloureuse où certaines familles ont perdu plus d’un membre.
Des observateurs locaux ont trouvé « insensé » le fait que presque tout le gouvernement se rende plus à l’est du Burundi en province de Cankuzo ce mardi pour l’ouverture d’une croisade organisée par le couple présidentiel, le jour même de l’inhumation des victimes de l’attaque de Gatumba.
« Sous d’autres cieux, l’on aurait même assisté à un deuil national de quelques jours », estiment-ils.
Pour d’autres, les autorités burundaises sont « inconscientes et égoïstes ».
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Photo : les cercueils des victimes de l’attaque de Gatumba allongés devant la paroisse catholique de Gatumba avant une messe en leur mémoire qui a été suivie par leur enterrement, le 26 décembre 2023
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