Nduta (Tanzanie) : plus de 3600 sans papiers en danger
Le HCR vient de mener un recensement des personnes non enregistrées au camp de Nduta. Leur nombre est alarmant et le HCR dit ne pas être en mesure de leur venir en aide alors qu’ils vivent dans la peur d’être extradés. (SOS Médias Burundi)
Ces personnes sont en principe des demandeurs d’asile vivant dans le camp de Nduta en Tanzanie. Elles sont en grande partie constituées de rapatriés qui sont retournés en exil.
« Leur nombre s’élève à plus de 3600 Burundais. Les intéressés vivent en cachette, n’ont aucune assistance car n’ayant pas été enregistrés par le HCR », ont indiqué des agents du HCR au cours d’une réunion hebdomadaire avec les chefs de zone.
Les chefs de zones eux estiment que leur nombre dépassent largement celui communiqué par le HCR car certains ont refusé de répondre au recensement de peur d’être arrêtés.
Le moins que l’on puisse dire est que la vie de ces sans papiers est en danger.
« Celui qui est appréhendé est remis aux autorités burundaises après avoir purgé quelques jours en détention. Ils sont alors considérés comme des sans-papiers, des immigrants clandestins ou encore des fauteurs de trouble, raison pour laquelle ils vivent en cachette au camp », affirment des réfugiés burundais.
Le comble de malheur est que quand ils sont emprisonnés, le HCR n’intervient pas car il ne les reconnaît pas, a-t-on appris.
Les chefs de zone ont exigé au HCR de procéder à leur enregistrement pour leur octroyer le statut d’asile, et delà, leur accorder une protection internationale, mais l’agence onusienne n’a pas accepté.
« Ce n’est plus le HCR qui est responsable de l’octroi d’asile, c’est plutôt l’administration du camp. Or, celle-ci n’accueille plus de nouveaux demandeurs d’asile, encore moins ceux qui reviennent en exil après avoir été rapatriés », rétorquent des agents du HCR.
La police opère régulièrement des rafles autour du camp de Nduta pour appréhender ces sans papiers. Et nombre d’entre eux ne cessent d’être arrêtés.
Les responsables communautaires du camp rejettent la responsabilité au HCR qui ne plaide pas en faveur de ces gens et estiment que c’est une pure violation des conventions internationales relatives à la protection des demandeurs d’asile. Ils appellent à l’aide pour ces Burundais en détresse.
Nduta abrite près de 64.000 réfugiés burundais selon les chiffres du HCR au 31 décembre dernier.
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Photo d’illustration : deux réfugiés burundais devant leur maisonnette au camp de Nduta en Tanzanie, novembre 2023
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