Muyinga : surpopulation au commissariat de Butihinda, une situation invivable

Muyinga : surpopulation au commissariat de Butihinda, une situation invivable

Un nombre élevé de détenus est observé au cachot du commissariat communal de Butihinda, en province Muyinga (nord-est du Burundi).Le cachot prévu pour dix personnes abrite actuellement une quarantaine de détenus. (SOS Médias Burundi)

Il s’agit d’informations que SOS Médias Burundi détient de sources proches de l’administration en commune Butihinda.

Selon ces sources, le cachot de police de la commune est actuellement surpeuplé.

Des témoignages de détenus récemment relâchés précisent qu’ils étaient au nombre de 42 dans un cachot de 5 mètres sur 4 mètres. Selon les sources administratives, l’espace était prévu pour 10 personnes.

La cause du surnombre serait l’arrestation de personnes sans motifs valables pour leur soutirer de l’argent.

Presque toutes nos sources sur place s’accordent sur le fait que le moindre prétexte conduit une personne au cachot.

« Les week-ends surtout les policiers cherchent à incarcérer des gens afin qu’ils passent les trois jours au cachot et qu’ils soient libérés après avoir donné de l’argent au commissaire communal ou à l’officier de police judiciaire », a témoigné une personne qui a fait les frais de cette arrestation qu’il qualifie d’illégale.

Conditions d’incarcération insupportables

Les détenus se retrouvent ainsi dans des conditions difficiles, selon eux.

« Pendant la saison sèche, nous étouffons de chaleur. Nous sommes tous en sueur et obligés d’enlever nos habits ».

« Il y a peu d’oxygène et une odeur nauséabonde envahit les lieux suite aux toilettes utilisées sans eau », regrette une source policière.

La même source dit que l’hygiène laisse trop à désirer. Des punaises de lit et des poux pourrissent davantage la vie des détenus.

Les proches de ces derniers demandent qu’une solution soit vite trouvée.

Des habitants de Butihinda demandent l’intervention des organisations œuvrant pour les droits de l’homme et des prisonniers.

Certains habitants vont même plus loin et exigent que les responsables du commissariat de police soient tous relevés.

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Photo d’illustration : des détenus entassés dans une petite cellule du cachot du parquet de Makamba, décembre 2023

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