Bujumbura : les autorités burundaises confirment la mort de 9 personnes dans une attaque armée et s’en prennent au Rwanda une fois de plus
Le porte-parole du gouvernement burundais Jérôme Niyonzima a annoncé lundi après-midi la mort de 9 personnes dont 6 femmes et un militaire, victimes d’une attaque armée qui s’est déroulée en zone de Buringa dans la commune de Gihanga, en province de Bubanza (ouest du Burundi). Des sources locales ont confirmé à SOS Médias Burundi la mort de 10 civils et 5 militaires. Red-Tabara, un groupe armé d’origine burundaise basé dans le Sud-Kivu à l’est de la RDC a revendiqué avoir tué 6 militaires. Les autorités burundaises en ont profité pour encore une fois s’en prendre au Rwanda qui, selon elles, entretient et arme Red-Tabara qui ne cesse d’endeuiller le Burundi. (SOS Médias Burundi)
Le porte-parole du gouvernement Jérôme Niyonzima a parlé d’attaque lâche.
« En date du 25 février 2024 vers 21h 30, des terroristes du groupe Red-Tabara armés de fusils ont attaqué un ménage en plein deuil dans la localité de Buringa en commune Gihanga en province de Bubanza. Cette attaque lâche a occasionné des dégâts humains et matériels dont le bilan se présente comme suit : dégâts humains, 9 personnes mortes sur le champ parmi elles 6 femmes et un militaire qui intervenait pour secourir la population, 5 personnes blessées parmi elles 3 femmes. Dégâts matériels : un véhicule incendié avec la dépouille mortelle qu’il transportait à la morgue, un autre véhicule et une moto garés sur place incendiés, la permanence du parti CNDD-FDD vandalisée », a énuméré M.Niyonzima.
Rebelles surarmés
Des habitants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi parlent d’hommes lourdement armés.
« Les militaires ont fui vers nos ménages, les assaillants qui étaient lourdement armés les ont poursuivis et ont ouvert le feu sur des civils. Tous les militaires ont fui. Tout le monde a peur jusqu’à présent », dit un rescapé.
Fouille
“Il y a eu une fouille ce matin. Nos autorités accusent certains habitants de loger les rebelles. Mais franchement, ils sont venus de l’autre côté de la RDC. Nous demandons au gouvernement de chercher ces gens et discuter avec eux car ils sont connus”, ajoutent des rescapés.
“C’est toujours la population qui en souffre. Nous vivons dans la peur d’être attaqués à tout moment. Nous sommes dans la désolation. Cette situation vient de se répéter deux fois dans une période de deux mois seulement », se désole un habitant qui a perdu des membres de la famille.
Demande de renfort
Selon des sources administratives locales, le nombre de civils tués s’élève à 10. Quant aux militaires, ils sont au nombre de 5. Les mêmes sources avancent un bilan de 6 civils blessés et 4 militaires qui l’ont été grièvement.
« Que l’on renforce la sécurité car les secours arrivent toujours trop tard. Nous, le petit peuple souffrons et avons peur car ces attaques sont devenues monnaie courante », estime une habitante de Buringa. Un membre de sa famille a été blessé aux jambes. Les assaillants lui ont aussi coupé un doigt à l’aide d’un couteau.
Et cet homme de s’acharner « Nos autorités ne se soucient pas du tout du bien de la population. Elles ne font que tenir des propos vides de sens. Comment est-ce-qu’un pays qui a une armée solide qui va même dans d’autres pays pour des missions de maintien de la paix est attaqué tous les jours sans qu’il y ait des stratégies pour protéger la population ? Et pourtant on chante toujours que nos frontières sont jalousement gardées et protégées. C’est honteux. »
Et de continuer « Imaginez une telle attaque se dérouler à quelques kilomètres de la capitale (ville commerciale Bujumbura). Buringa est aussi très proche de l’aéroport international de Bujumbura. On ne sera pas surpris si ces assaillants attaquent demain ou après demain cet aéroport ».
Le Rwanda, éternel ennemi
Ce lundi, plusieurs militaires et policiers ainsi que les membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, les Imbonerakure ont été déployés dans la zone. Les autorités burundaises qui ont promis d’aider les familles éprouvées s’en prennent au Rwanda de nouveau.
« Le gouvernement du Burundi déplore encore une fois le comportement du Rwanda qui entretient, entraîne et arme le groupe terroriste Red-Tabara qui ne cesse d’endeuiller le Burundi par des attaques ciblant des populations innocentes et exige l’extradition du cerveau de ce groupe terroriste hébergé au Rwanda », a conclu Jérôme Niyonzima qui a demandé aux comités mixtes de sécurité composés par les militaires, les policiers et Imbonerakure de « redoubler de vigilance ».
En décembre dernier, une attaque armée attribuée au groupe armé Red-Tabara a coûté la vie à 20 civils dont des enfants. Le 11 janvier dernier, les autorités burundaises ont fermé les frontières avec le Rwanda , « accusant son président Paul Kagame d’entretenir des groupes terroristes », le président Ndayishimiye traitant son homologue de « mauvais voisin ».
Le gouvernement rwandais a nié ces allégations disant « qu’il n’y a pas de vérité dans les propos du président Évariste Ndayishimiye ».
Vendredi dernier, le président sud-soudanais Salva Kiir s’est rendu au Burundi après avoir transité par Kigali. Il a exhorté, en sa qualité de président en exercice de la communauté Est-Africaine, les deux sœurs nations à « privilégier le dialogue ».
Lundi après-midi, Red-Tabara a confirmé sur son compte X (Anciennement Twitter) avoir tué 6 militaires dans la localité de Buringa et sur la rivière Mpanda, détruit une permanence du CNDD-FDD et saisi des armes et munitions.
Selon des reporters SOS Médias Burundi qui se sont rendus dans la zone, une bombe qui avait été posée par les assaillants a été explosée par les militaires. Elle avait été placée devant le bureau administratif local.
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Photo : une permanence du CNDD-FDD détruite par des rebelles Red-Tabara à Buringa, le 26 février 2024
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