Bujumbura : les produits Brarudi se raréfient, leurs prix montent et l’administration ferme les yeux

Bujumbura : les produits Brarudi se raréfient, leurs prix montent et l’administration ferme les yeux

Depuis quelques jours, il est difficile de trouver certains produits de la Brasserie et limonaderie du Burundi (Brarudi) dans la ville commerciale Bujumbura. Des propriétaires de bars disent que les boissons et limonades sont rares dans les dépôts où ils devraient s’approvisionner.Comme conséquence, le prix d’achat à la bouteille a été revu à la hausse.La plus ancienne et grande brasserie des boissons alcoolisées et limonades du Burundi n’a pas encore communiqué les causes de cette situation. (SOS Médias Burundi)

D’après des habitants de la ville commerciale burundaise, le phénomène de manque de certains produits a repris depuis quelques jours.

« Quand on a soif et qu’on veut se rafraîchir, on doit faire le tour de plusieurs bars et buvettes. Si on en trouve, comme l’Amstel, ma boisson préférée, elle est trop chère », s’est confié à SOS Médias Burundi un homme vivant au sud de la ville.

Les habitants disent que le prix est passé de 3 000 à 3 500 francs burundais pour la grande Amstel, et de 2 200 à 2 500 francs pour la grande Primus.

Des propriétaires de bars et buvettes expliquent la situation par un manque de ces produits dans les dépôts où ils s’approvisionnent normalement.

« Quand on va dans les dépôts proches, on nous dit qu’ils n’ont pas été approvisionnés par la Brarudi depuis des jours. Et pour sauver notre relation avec nos clients, nous choisissons d’aller plus loin à la recherche de ces produits. On consomme du carburant, c’est pourquoi on doit revoir le prix à la hausse », expliquent-ils.

Silence radio chez la Brarudi et les autorités

Malgré la situation, la Brarudi n’a jusqu’ici rien communiqué. Les autorités quant à elles choisissent de fermer les yeux face à un prix d’achat non réglementaire à la bouteille. Elles disent que « mieux vaut se taire que de crier sur les propriétaires de bars qui font tout pour offrir un service aux clients ».

Quid des causes

D’après des sources à la Brarudi qui ont accepté de témoigner sous couvert d’anonymat (parce qu’elles ne sont pas autorisées de parler aux médias), les causes de cette pénurie sont multiples.

Les deux bières les plus consommées au Burundi

« La Brarudi a diminué sa production à partir de 2024. Au lieu de 300 mille hectolitres, on n’en produit que 250 mille. Et puis, le marché intérieur n’est pas bon. Une bonne quantité de la production est acheminée vers la RDC. C’est une affaire des hautes autorités du pays et la direction de notre entreprise. On ne peut rien interdire », ont dévoilé nos sources qui témoignent que plusieurs camions sont quotidiennement chargés à destination de la RDC.

Les jours de production ont également été diminués, passant de 7 à 5 jours par semaine.

« On clôture la production vendredi à 18h pour redémarrer la production lundi matin. On parle de manque de devises pour importer les intrants nécessaires, mais nous ne sommes pas sûrs que ce soit vrai. Il y a des choses qui nous dépassent », disent des employés.

Les consommateurs et les commerçants de ces produits demandent à la Brarudi de revoir sa politique de production. De même, ils demandent aux autorités de veiller sur l’intérêt et les besoins des consommateurs intérieurs.

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Photo : des transporteurs de produits Brarudi sur un point d’approvisionnement

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