Nord-Kivu : des organisations féminines exigent le dialogue entre Kinshasa et les rebelles du M23

Nord-Kivu : des organisations féminines exigent le dialogue entre Kinshasa et les rebelles du M23

Des organisations féminines lèvent le ton pour exiger un dialogue franc entre le gouvernement congolais et le M23 dans les plus brefs délais pour recouvrer la paix dans la partie est de la République démocratique du Congo. C’est dans un contexte où le président de la République a déclaré qu’il ne négociera pas avec le mouvement rebelle, mais qu’il pense plutôt rencontrer le président du Rwanda Paul Kagame. Le M23 quant à lui explique à tous ceux qui veulent l’entendre qu’il ne déposera pas les armes sans avoir négocié avec Kinshasa. INFO SOS Médias Burundi

Il s’agit de certaines des associations qui militent pour les droits des femmes qui ont demandé un dialogue entre le gouvernement et les rebelles du M23.

 » Cette guerre a déjà tué beaucoup de nos compatriotes. Nombre de femmes sont traumatisées par la guerre. Elles ne peuvent plus aller travailler par crainte d’être tuées ou violées dans ces zones jusqu’à présent contrôlées par les rebelles du M23. Seul le dialogue peut nous sauver », déplore Passy Mubalma, directrice de l’organisation AID PROFEN, une organisation qui lutte contre la discrimination de la femme en province du Nord-Kivu.

C’est la même préoccupation de Nadine Kashonga, défenseuse des droits humains au Nord-Kivu.

« Les armes à feu ne peuvent pas résoudre le problème de l’insécurité en RDC, notamment les hostilités qui font rage entre les éléments M23 et les FARDC. La guerre sans fin est due au fait que le processus de dialogue n’est pas valorisé de la part du gouvernement congolais », a-t-elle déclaré.

Toutefois, d’autres femmes encouragent le gouvernement de continuer la guerre au lieu de dialoguer avec le M23.

« Moi je ne pense pas que le dialogue peut mettre fin aux attaques des rebelles du M23. Nous voulons voir les FARDC attaquer le M23 », a insisté Neema Serutoke, présidente de la coalition des femmes déplacées depuis le territoire de Rutshuru vivant à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Il y a quelques jours, le chef de l’État congolais a annoncé que le gouvernement congolais ‘’ne peut jamais engager de négociations avec les rebelles du M23’’, qu’il considère comme ‘’un groupe terroriste qui menace la population à travers plusieurs actes de guerre’’.

Par contre, le même Tshisekedi a affirmé avoir l’intention de s’entretenir avec son homologue rwandais, Paul Kagame qui, selon lui, soutient les rebelles du M23.

De son côté, le M23 continue d’insister sur le fait que ‘’tant que le gouvernement congolais n’acceptera pas de s’asseoir et de discuter avec nous, on ne déposera pas les armes’’. Le major Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23, a souligné que si Kinshasa n’accepte pas de négocier avec le M23, la guerre se poursuivra afin de libérer les zones touchées par ce qu’il appelle ‘’la discrimination entre les Congolais’’. Comme d’autres leaders de ce mouvement, il précise qu’ils ne luttent pas pour conquérir les territoires congolais.

« Efforcez-vous plutôt de garantir que les droits des personnes soient respectés à tous les niveaux, sans discrimination’’, a-t-il lancé.

Le Rwanda a toujours nié les allégations selon lesquelles il soutient la rébellion.

Le M23 est une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant au gouvernement congolais de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants. Depuis, elle a récupéré plusieurs zones dans le Nord-Kivu dont la cité de Bunagana, frontalière avec l’Ouganda.

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