Dzaleka (Malawi) : la vie devient de plus en plus dure

Dzaleka (Malawi) : la vie devient de plus en plus dure

Plusieurs réfugiés du camp de Dzaleka au Malawi voient leur avenir hypothéqué par les conditions de vie très difficiles. Ceux qui essaient de faire de petits commerces ou de l’agriculture se retrouvent découragés par un climat xénophobe de la communauté d’accueil. Ils demandent au gouvernement du Malawi et au HCR de s’impliquer pour trouver une solution à ce problème. (SOS Médias Burundi)

Les réfugiés dénoncent d’abord les réductions intempestives de leur ration depuis un certain temps. « On a vu la quantité de notre ration diminuer jusqu’à la moitié en une année. Pas d’explication ni d’espoir de la revoir en hausse de la part du HCR », indique un réfugié burundais.

Ceux qui ont le courage d’entreprendre de petits projets d’agriculture manquent d’abord du capital ou encore se heurtent à une résistance de la communauté d’accueil.

« Mon voisin avait trouvé un terrain qu’il a loué à 5 km d’ici, mais il n’a pas récolté son champ de maïs. Plutôt, il a failli y laisser la vie : les citoyens lui ont dit qu’il n’a pas ce droit. Et il n’est pas le seul. Plusieurs ici ont choisi de laisser tomber ce genre d’initiatives », laisse entendre un leader communautaire de la zone de Karonga.

«Malheureusement, on n’a pas où porter plaintes», déplore-t-il.

Les réfugiés qui arrivent à décrocher la clémence des citoyens manquent du marché. C’est le cas d’une petite coopérative de cultivatrices de légumes.

« Cette saison, ces femmes avaient eu une production satisfaisante de tomates, d’oignons, de choux et de petit pois. Mais elles n’ont pas eu de marché d’écoulement car nous ne sommes pas autorisés à sortir du camp et de surcroît à vendre dans des centres de négoce des villages environnants. Cette production est en train de pourrir dans les stocks ici ou est consommée au camp », ajoute le leader local.

La communauté d’accueil accuse les réfugiés de violer la loi de l’offre et de la demande au marché car ils vendent à bas prix.

Cette attitude est dénoncée par les réfugiés qui demandent au HCR et aux autorités administratives du district de Dowa où est installé le camp de Dzaleka d’organiser plusieurs séances d’intégration entre réfugiés et communautés d’accueil et d’encourager des initiatives d’entrepreneuriat au camp.

Ils suggèrent aussi de les laisser circuler librement, pour sortir du camp et essayer de combler le gap laissé par la réduction de leur ration.

C’est au moment où le camp de Dzaleka ne cesse de s’agrandir alors qu’il est déjà débordé, selon l’administration, qui a annoncé aux réfugiés qu’un plan de relocalisation était déjà en cours.

Il compte plus de 50.000 réfugiés, dont plus de 11.000 Burundais, soit plus de trois fois sa capacité d’accueil.

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Photo : des personnes marchent à l’intérieur du camp de Dzaleka dans le district de Dowa dans la région centrale du Malawi, le 20 juin 2018, DR

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