Les documents administratifs imposés par la CENI suscitent des remous

Les documents administratifs imposés par la CENI suscitent des remous

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a réuni les responsables des partis politiques et les candidats indépendants qui vont participer aux prochaines élections pour les informer des éléments que doivent contenir leurs dossiers de candidature. Plusieurs partis politiques estiment que les documents exigés pour se porter candidat constituent un blocage.  (SOS Médias Burundi)

Pour les élections présidentielles, la CENI a exposé une liste de 17 documents administratifs, pour les élections législatives  16 documents, pour les sénatoriales 14 documents, et pour les conseillers communaux 12 documents qui doivent figurer pour chaque candidat dans les dossiers de candidature. «La CENI a été trop exigeante. En principe, ces documents devraient être exigés aux candidats gagnants avant qu’ils ne siègent à leurs postes respectifs» a réclamé le président du parti RANAC (Rassemblement National pour le Changement), Aloys Baricako.

Une dizaine de partis politiques réunis au sein du forum des partis politiques (FDB) ont adressé une correspondance à la CENI pour demander la réduction des documents administratifs imposés. «Nous déplorons que la CENI ait resté silencieuse face à notre demande», s’est indigné le porte-parole du parti UPRONA (Union pour le Progrès National), Olivier Nkurunziza. «Imaginez-vous un candidat au conseil communal qui va faire plus de 50 kilomètres pour aller chercher un extrait du casier judiciaire. Il va payer les frais de déplacement supérieurs à la valeur du document. C’est anormal !», a-t-il renchéri.

Le parti APDR (Alliance pour la Paix, la Démocratie et la Réconciliation) est plutôt préoccupé par les prix de certains documents qui ne sont pas identiques. « En commune de Rugazi (province de Bubanza, ouest du Burundi), un extrait d’acte de naissance coûte 10.000 Fbu, en commune de Butaganzwa (province de Ruyigi, est du Burundi), le même document est délivré moyennant payement d’un montant de 3.000 Fbu, dans les  communes de Rusaka et Kayokwe (province de Mwaro, centre du Burundi), l’on doit respectivement payer  2500 Fbu et 2000 Fbu afin de pouvoir bénéficier d’un acte de naissance », a déploré Gabriel Banzawitonde, président de l’APDR.

Les documents qui causent le plus de polémique sont les extraits du casier judiciaire, les attestations d’aptitudes physiques ainsi que les cartes d’électeurs ou les récépissés.

Les leaders des partis politiques demandent à la CENI d’adopter ce qu’ils ont appelé  modalités particulières de présentation des dossiers bien que certains des documents qu’elle exige figurent dans la loi électorale. «En 2010 et en 2015, le CENI d’alors a adopté l’assoupissement en ce qui est des documents exigés pour se porter candidats. Pourquoi alors ne pas adapter les besoins au contexte», a dit Tite Bucumi qui a représenté le Forum des partis politiques.  

Le président de la CENI a expliqué que sa commission ne consulte que la loi pour dresser la liste des éléments des dossiers de candidature. «Nous avons donné le calendrier électoral depuis le mois de décembre 2019. Il ne devrait donc pas y avoir de polémique là-dessus. Chaque parti politique devrait avoir déjà entamé toutes les procédures nécessaires. Nous allons seulement demander au ministère de l’intérieur d’instruire les administratifs d’être disponibles  »,  a-t-il conclu.

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