L’ONU prévient qu’ il  risque d’ y avoir des atrocités plus graves à l’approche des élections au Burundi

L’ONU prévient qu’ il risque d’ y avoir des atrocités plus graves à l’approche des élections au Burundi

Deux mois avant les élections présidentielles, législatives et municipales au Burundi, la Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi a lancé un appel à la communauté internationale, notamment au Conseil de Sécurité, et aux institutions régionales, d’unir leurs forces pour encourager le gouvernement burundais à rouvrir l’espace démocratique, civil et politique du pays. (SOS médias Burundi)

Lors d’un briefing oral les 9 et 10 mars devant le Conseil des droits de l’homme et le Conseil de Sécurité des Nations unies à Genève, la Commission s’est alarmée sur les violations graves des droits humains alors que les élections présidentielles sont prévues dans quelques mois au Burundi.

“La Commission d’enquête note une détérioration de la situation en ce qui concerne le facteur de risque d’instabilité politique, économique et sécuritaire. Des membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, les «Imbonerakure», ont continué de perpétrer des homicides, des disparitions, des arrestations et des détentions arbitraires, des actes de torture et de mauvais traitements et des viols contre des membres de l’opposition politique réels ou présumés. Les membres des familles des victimes sont souvent également devenus victimes de violations graves, notamment de violences sexuelles”, nous a indiqué Françoise Hampson, une des commissaires dans une interview exclusive.

“La situation des droits de l’homme est aggravée par la forte dégradation de la situation économique, autre dimension de la crise dans laquelle le Burundi est embourbé depuis 2015. La situation humanitaire reste préoccupante, avec 336 000 réfugiés burundais dans les pays voisins et certains rentrés dans des circonstances où le «caractère volontaire» est discutable”, a-t-elle ajouté.

Deux autres facteurs de risque liés au climat généralisé d’impunité pour les violations graves des droits de l’homme et à la faiblesse des structures étatiques pour être en mesure de prévenir ou d’arrêter les violations, restent d’actualité, selon l’ONU.
“La Commission a observé une évolution plus ambiguë concernant un autre facteur de risque, à savoir l’existence d’intentions et de motifs de recourir à la violence. Certains autres facteurs de risque sont plus prononcés, avec une censure accrue des médias par le gouvernement en imposant, sans consultation préalable, un code de conduite pour les médias et les journalistes pendant la période électorale de 2020”, rapportent les commissaires.

Ils demandent la libération inconditionnelle de quatre journalistes d’Iwacu, l’un des derniers médias indépendants opérant au Burundi, condamnés à deux ans et demi de prison en janvier 2020.

L’autre fait marquant relevé par l’ONU, c’est l’augmentation du discours de haine aux dimensions politiques et / ou ethniques qui circule “sans restriction sur les médias sociaux et le silence des autorités burundaises à cet égard, créant un environnement propice à la violence et aux violations des droits de l’homme, qui est un autre facteur de risque”, soulignent les trois commissaires de l’ONU.

À la lumière de ces développements inquiétants, les commissaires soulignent que la tenue d’élections crédibles serait un signe important de changement démocratique et de respect des droits de l’homme.

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