Massacre des Banyamulenge: 16 ans après, la communauté des Banyamulenge déplore toujours l’inaction de la justice
La communauté des Banyamulenge du Burundi a commémoré pour la 16 ème fois les massacres de 166 Congolais survenus dans la nuit du 13 Août 2004 dans la zone de Gatumba dans la commune de Mutimbuzi de la province de Bujumbura. La communauté estime que le Burundi, la République Démocratique du Congo ainsi que les Nations Unies n’ont rien fait pour que justice leur soit rendue. (SOS Médias Burundi)
La communauté des Banyamulenge vivant au Burundi s’est de nouveau retrouvée ce jeudi au mémorial de Gatumba pour commémorer les leurs assassinés il y a 16 ans. Ces Congolais qui avaient fui des combats qui sévissaient dans leur pays avaient été installés au camp de transit dans la zone de Gatumba en commune de Mutimbuzi de la province de Bujumbura (Ouest du Burundi) en 2004. Su les 166 individus tués figuraient 154 de la communauté Banyamulenge et 12 de la communauté Babembe.
Dans les céremonies de la 16 ème commemoration de ces massacres ce jeudi, le représentant de la communauté des Banyamulenge a de nouveau déploré qu’aucune démarche n’a encore été entreprise pour établir la vérité sur ces tueries. Pour Dr Lazarre Rukundwa Sebitereko, il est inconcevable que des gens soient victimes de leur identité. « Si nous sommes nés Tutsi Munyamulenge, Hutu, Babembe ou d’autres ethnies, cela n’est pas de notre faute pour qu’on soit exterminés comme ils l’ont fait. Nous nous adressons à notre pays la RDC, Le Burundi et les Nations Unies, qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour que justice soit faite aux nôtres »,a-t-il demandé.
Aucune autorité burundaise n’a pris part dans ces cérémonies. Le Congo a été représenté par le secrétaire d’ambassade de la RDC au Burundi qui n’a pas voulu répondre aux questions des journalistes.
En 2004 dans la fraicheur des faits, Pasteur Habimana qui était porte-parole du mouvement rebelle Hutu Front National de Libération (FNL) avait assumé que l’attaque avait été menée par son mouvement avant de changer la version des faits.
L’un des rescapés décrit des scènes d’horreur dans la nuit du 13 août 2004.
« C’était vers 22h. Les femmes et les enfants dormaient. Des hommes passaient beaucoup de temps ensemble pendant la nuit autour des jeux. Cette nuit-là, certains hommes étaient allés dans la localité voisine pour regarder un match de football qui était diffusé en direct. Un autre groupe d’hommes faisait la prière. Vers 22h, les miliciens ont encerclé le camp. Ils ont commencé à imiter les chansons de ceux qui priaient. Tout à coup, ils ont commencé à brûler les tentes. Celui qui tentait de sortir était abattu. Je ne sais pas comment je me suis sauvée bien que j’ai reçu des balles. J’ai des cicatrices qui me feront jamais oublié la scène », a témoigné à SOS Médias Burundi, Espérance Nyasezerano, représentante de la Fondation des survivants des massacres de Gatumba.
Pour Madame Nyasezerano, « les maîtres qui sont derrière les massacres marchent toujours librement au Burundi ». « C’est pourquoi nous voulons que l’ONU, le Burundi et notre pays la RDC suivent cette affaire et s’assurent que toute personne ayant joué un rôle dans ces tueries soit arrêtée et punie », conclut-elle.
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