Muha-Bujumbura : rareté des cartes d’assurance maladie

Muha-Bujumbura : rareté des cartes d’assurance maladie

Les habitants de la commune de Muha (sud de la capitale économique Bujumbura) se plaignent. Depuis le mois de janvier, sur les quatre structures de santé publique de la zone sud de la capitale à savoir au centre de santé de Busoro, à Ruziba, à Musaga et Kanyosha, seule la structure de Kanyosha détient les cartes d’assurance maladie CAM. (SOS Médias Burundi)

Les cartes d’assurance maladie permettent l’accès aux soins à des populations à majorité vulnérables. Elle coûte 3000 francs burundais par an soit environ un dollar.

La carte est introuvable depuis le début de l’année, selon un responsable sanitaire à Muha. « Plusieurs personnes viennent s’en procurer, en vain. Des fois, nous sommes contraints de renvoyer ceux qui ne sont pas à mesure de payer la facture à 100%, » affirme un infirmier.

Une situation compliquée pour une dame trouvée sur place, à la recherche de la carte d’assurance maladie. « C’est difficile de se faire soigner sans carte d’assurance maladie. Bien que la CAM ne couvre pas tous les soins, elle nous aide beaucoup surtout dans des situations d’urgence », explique-t-elle .

Jumma est travailleur de maison. Il témoigne éprouver de difficultés pour se faire soigner. « Au début de l’année, mon patron me paie la carte CAM. J’y suis allé pour m’en procurer mais on m’a dit qu’il y en avait pas, me priant de revenir plus tard. Dans l’entre temps je suis tombé malade et je me suis fait soigner pour une facture de 16000 francs. Une somme que mon patron retire sur mon salaire en tranches, » déplore-t‐il.

Une inquiétude partagée par une commerçante, usagère de la CAM. « Je ne me sens pas en sécurité sans la CAM. J’ai 3 enfants tous âgés de moins de 18 ans. D’habitude je les inscrits sur la carte CAM. Imaginez si l’un d’entre eux tombe malade alors que je n’ai pas d’argent pour le faire soigner. Que ferais-je? », se questionne-t-elle.

Des responsables de ces centres disent avoir rapporté la question au BPS (bureau provincial de la santé). « On nous a dit que le ministère de la santé est déjà au courant de la rupture et qu’il faut attendre, » indiquent-ils.

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Photo : des femmes de Butaganzwa à Ruyigi retenues dans un programme d’assistance aux familles les plus démunies.

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