Journée internationale du réfugié : entre espoir et résignation chez les réfugiés burundais
Le 20 juin de chaque année, le monde célèbre la journée dédiée aux réfugiés. Une occasion de penser à eux et défendre, protéger et promouvoir leurs droits, selon le HCR. Pour plus de 300.000 Burundais qui sont encore dans les camps dans plus de sept pays, la vie est dure. Micro trottoir de SOS Médias Burundi dans les camps de réfugiés. (SOS Médias Burundi)
D’après le communiqué du HCR, la Journée mondiale du réfugié est une journée internationale instituée par les Nations Unies pour rendre hommage aux personnes réfugiées à travers le monde. Elle permet de mettre en lumière les droits, les besoins et les rêves de celles et ceux qui sont contraints de fuir leur patrie.
Le micro baladeur de SOS Médias Burundi dans les camps de réfugiés en RDC, au Rwanda, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, au Malawi et en Zambie a trouvé une toute autre réalité.
Nduta (Tanzanie) : résignation
Nduta est le camp qui abrite le plus grand nombre de réfugiés burundais : plus de 61.000, qui, cependant, voient le nombre de leurs jours compté.
« Chaque matin, avant de me réveiller, je fais un comptage de mois, de jours. Je vois le 31 décembre arriver à grand pas. Je suis un peu confus. Les signes avant-coureurs qui ne trompent pas, sont visibles : marchés détruits, écoles et centres de santé fermés les uns après les autres, rappels incessants et mises en garde intempestives pour se préparer au pire,… », égrène, triste, un père de famille qui n’entend pas « rentrer même si le camp venait à être brûlé ».
Ce dont ce réfugié burundais parle en parabole est la fermeture annoncée des camps de réfugiés burundais en Tanzanie. Une mesure prise par la commission tripartite composée des gouvernements burundais et tanzaniens ainsi que du HCR , en novembre dernier.
Les trois partenaires se sont convenus de rapatrier « volontairement » tous les réfugiés burundais avant que leurs camps soient fermés fin décembre prochain. Un forcing indésirable, d’après des réfugiés burundais
« Nous souhaitons que la journée de ce juin soit une occasion de revenir sur cette décision car elle serait la dernière que nous célébrions ici en Tanzanie. Alors elle constitue un test pour nous protéger ou violer nos droits. Nous sommes entre la peur et la résignation », affirment ces Burundais.
Avant de conclure : « Nous ne sommes pas au paradis en Tanzanie, on le sait ! S’il y avait la paix chez nous, nous n’allions pas rester ici. Alors, qu’ils entendent nos cris d’alarme. Sinon, ils pleureront les larmes de crocodile une fois que le pire se sera produit, car certains d’entre nous préfèreront laisser la vie ici au lieu de monter dans leurs camions et rentrer».
Nyarugusu (Tanzanie) : interviews suspectes
De l’autre côté de la même région de Kigoma en Tanzanie, au camp de Nyarugusu, près de 50.000 Burundais se disent inquiets des interviews annoncées pour déterminer ceux vont rester et continuer de bénéficier de la protection du HCR.
Lesdites interviews seront menées par des officiels tanzaniens comme indiqué par l’inspecteur chargé des réfugiés dans cette région.
John Walioba Mwita a semblé semer la zizanie au camp de Nyarugusu, très récemment.
« Comme certains d’entre vous sont réticents, nous allons conduire des entretiens individuels pour savoir comment faire mais la date limite est toujours maintenue au mois de décembre 2024. Les quelques réfugiés qui auront démontré un risque d’insécurité accru pourront continuer de bénéficier de la protection », a-t-il déclaré.
Ces déclarations comportent « une chose et son contraire » selon les réfugiés.
« Comment parler d’entretiens pour déterminer qui peut rentrer et qui doit rester, tout en affirmant que la paix règne pleinement au Burundi ? », s’exclament-ils. « Nous ne pourrons pas d’ailleurs répondre à cet appel car nous connaissons déjà les résultats avant que l’exercice ne débute », laissent-ils entendre.
La CBDH/VICAR, une ONG qui défend les droits des réfugiés vivant dans les camps, doute de l’objectivité de cette procédure généralisée, car, affirme-t-elle, « le gouvernement tanzanien a déjà pris position ».
« Le risque est que le HCR continue de soutenir cette violation des droits des réfugiés, alors qu’il devrait respecter les principes de la Convention de Genève de 1951 sur la protection des réfugiés, comme l’a clairement déclaré le représentant régional du HCR », s’inquiète Léopold Sharangabo, représentant légal de la CBDH/VICAR.
« Nous les mettons en garde, nous allons engager des procédures judiciaires en coalition avec d’autres activistes pour défendre les droits de ces Burundais qui subissent des crimes au vu et au su de tous ces humanitaires qui ont failli à leur mission », s’indigne-t-il.
Kakuma (Kenya) : criminalité grandissante
Au camp de réfugiés de Kakuma au Kenya, la seule préoccupation est l’insécurité généralisée qui cible surtout des Burundais et des Congolais.
Un des leaders locaux a affirmé qu’entre 25 et 30 réfugiés burundais et congolais ont trouvé la mort, victimes d’agression au cours du premier semestre de 2024. Un groupe de réfugiés soudanais est pointé du doigt.
« Nous ne comprenons pas pourquoi le HCR et l’administration du camp ne prennent pas des mesures sérieuses alors que chaque semaine, il y a des cris d’alarme. Nous craignons une justice populaire, et d’ailleurs cela a commencé à se manifester à Kalobeyei », dit-il.
« La première moitié de 2024 a été particulièrement meurtrière ici au camp. Nous ne voulons pas que cela continue, sinon nous soupçonnons l’œil complaisant de la police », estiment des réfugiés.
Ces derniers se rappellent aussi de la réduction intempestive ou encore la suppression de la ration pour de nombreux réfugiés, ce qui a provoqué un mouvement de contestation dans les rues de Kakuma en mai dernier.
« Nous osons croire que le HCR pourra annoncer de nouvelles mesures pour améliorer nos conditions de vie », espèrent certains des Burundais qui vivent dans ce camp abritant plus de 200.000 réfugiés dont plus de 25 000 Burundais.
Mahama (Rwanda) : en quête de l’autosuffisance
Au camp de Mahama, SOS Médias Burundi a voulu parler des cas de réussite, quoi qu’isolés, pour inciter les autres à emboîter leurs pas.
Athanase est l’exemple parfait de réussite. Il est passé d’un simple boutiquier à grossiste au marché de la zone Mahama I.
« Je le connais bien. Il a commencé avec un petit capital d’à peine un seul sac de riz quand nous sommes arrivés ici en 2015 », explique son voisin, compatriote burundais.
« Actuellement, il inspire tout le monde ici. Des ONGs lui rendent visite. Il a agrandi son business jusqu’à s’approvisionner en dehors du district de Kirehe jusque même à Kigali. Il a constitué lui-même un stock d’approvisionnement du camp et des environs avec des articles de boutiques, des vivres et des boisson alcoolisées, … », témoignent d’autres compatriotes.
« Il est le seul qui gare un camion de type Fuso ici pour le transport de ses produits et nous en sommes fiers », disent-ils.
Au camp de Mahama, à l’Est du Rwanda, on y trouve de petits projets de financements qui accordent des crédits aux réfugiés qui souhaitent investir.
« En tout cas, celui qui a une initiative d’affaires ne peut pas manquer de capital. Les gens ici préfèrent acheter des motos de transport qui sont très nombreuses ici », font-ils savoir.
La journée des réfugiés célébrée chaque année a été une occasion aussi pour d’autres réfugiés de ce camp de formuler des vœux concernant l’amélioration de leurs conditions de vie, surtout que la ration alimentaire a été drastiquement réduite et que le gaz combustible n’est plus suffisant.
Les réfugiés congolais (Tutsis) du même camp quant à eux, veulent alerter le monde et réclamer le retour à la paix dans leur pays, ce qui permettrait leur rapatriement.
En mars dernier, ils avaient fait une marche manifestation, et maintenant ils profitent de la journée qui leur est dédiée pour s’insurger contre le gouvernement de la RDC ainsi que le silence de la communauté internationale qui, selon eux, contribue à la dégradation de la situation dans l’est du Congo.
“Cela dure longtemps et nous en avons assez. Nous nous insurgeons contre ce génocide qui se commet contre nos proches qui parlent le Kinyarwanda à l’Est de la RDC. Les massacres se commettent au vu et au su de tout le monde, mais ils gardent le silence. Nous demandons à la communauté internationale d’agir sans tarder pour que s’arrêtent ces tueries’’, indique un réfugié congolais.
La plupart des Congolais récemment transférés vers ce camp initialement construit pour les réfugiés burundais, ont fui la RDC depuis 2010. Mahama compte plus de 63 000 réfugiés dont plus de 40 000 Burundais, le reste étant des Congolais.
Nakivale (Ouganda) : besoin de financements pour de petits projets
Au camp de Nakivale qui compte actuellement plus de 140.000 réfugiés dont plus de 33.000 Burundais, plusieurs réfugiés souhaitent recevoir des financements pour de petits projets d’autonomisation pour sortir de la pauvreté extrême.
« Ici, nous avons vraiment besoin de petits capitaux pour lancer de petits business et sortir de la dépendance. Cela est plus qu’urgent parce qu’une grande partie de réfugiés ne reçoivent plus de vivres, encore moins de l’argent », indiquent certains Burundais qui signalent que nombre d’entre eux ont déjà déposé de petits projets qui n’ont pas encore été subventionnés.
Ils souhaitent que la Journée internationale du réfugié soit une sorte d’introspection.
« Nous avons lancé cet appel plusieurs fois, nous voulons que l’édition 2024 apporte plus de solutions que de promesses non tenues », disent-ils.
Autre triste réalité, c’est la non-scolarisation des enfants réfugiés au camp de Nakivale.
Les abandons scolaires atteignent un pic dans ce camp surtout chez les réfugiés burundais où les chiffres sont alarmants : 60%, selon les enseignants pour le seul premier trimestre. La principale cause avancée étant le manque de frais scolaires.
Les Burundais sont les plus touchés par cette situation, ca les autres communautés, ont soit des activités génératrices de revenus ou des proches installés en Europe ou en Amérique et ils peuvent facilement supporter les frais scolaires exorbitants.
« Mais pour nous qui n’avons rien, c’est presque normal car au lieu de payer plus de 100.000 shillings ougandais à l’école pour un seul enfant, je préfère acheter de quoi nourrir toute ma famille », indique un réfugié burundais, père de famille.
La situation devient encore plus compliquée du moment que presque tous les établissements scolaires sont privés.
Les conséquences sont nombreuses et sont surtout liées à la délinquance juvénile avec les grossesses non désirées chez les jeunes filles de 13 à15 ans, la consommation des drogues et des boissons prohibées chez les jeunes garçons ou encore le banditisme.
Ces réfugiés burundais demandent de l’assistance auprès des humanitaires.
Dzaleka (Malawi) : faire taire des voix discordantes
A Dzaleka, qui abrite plus de 50,000 réfugiés dont plus de 11.000 Burundais, des réfugiés sont inquiets du fait qu’un leader qui ose défendre ou plaider pour eux est malmené. L’exemple qu’ils donnent est le cas d’un leader de la communauté congolaise récemment limogé.
« Il n’a rien fait que plaider pour nous, parler à haute voix de la question d’insécurité, du manque d’eau potable et du mauvais accueil au dispensaire. Alors, l’administration n’a pas tardé de le remplacer par celui qui était son adjoint. Sa seule faute : oser », insistent des réfugiés.
En mai dernier, « There Is Hope », une ONG tenue par un Canadien d’origine burundaise qui est passé par le camp de Dzaleka a été sommée de fermer. Son représentant légal, connu sous le prénom d’Innocent, a été forcé de quitter le territoire du Malawi. Il avait vécu dans ce camp avant de migrer vers le Canada, puis il est revenu pour aider sa communauté.
« There Is Hope était vraiment une solution de rechange pour notre situation précaire car elle aidait plusieurs enfants à faire l’école, les personnes âgées, les victimes des violences sexuelles, etc. Son leader était aussi comme notre porte-parole car c’est lui qui faisait entendre nos voix », témoigne un leader de l’un des villages de Dzaleka.
« There Is Hope » a été accusée de saboter les initiatives des ONG Humanitaires et de se substituer en leader communautaire.
« C’est en fait une façon de faire taire toute voix discordante qui essaie de plaider pour nous car Innocent pouvait toquer n’importe où que ce soit chez les humanitaires ou l’administration du Malawi », estiment des réfugiés burundais.
Ils demandent au HCR et à l’administration du district de Dowa où est installé ledit camp de songer à leurs conditions de vie.
Petite anecdote : ils souhaitent que la journée qui leur est dédiée soit célébrée au sein de leur camp au lieu que les cérémonies se déroulent au chef-lieu du district comme c’est l’usage. « Sinon, elle n’est pas la nôtre car elle n’est pas célébrée chez nous », lancent-ils.
Meheba (Zambie) : des certificats de mariage non reconnus
Beaucoup de réfugiés burundais et congolais s’étonnent de voir que leurs certificats de mariage reçus dans leurs pays respectifs ne sont pas reconnus par l’administration zambienne, ce qui n’est pas sans conséquence.
« D’abord c’est la dislocation familiale, ensuite cela favorise les divorces car rien n’empêche un partenaire de contracter un autre mariage, et puis les enfants ne bénéficient pas des avantages d’un mariage de leurs parents », regrettent des Burundais qui vivent au camp de Meheba qui compte plus de 27 000 réfugiés dont 3 000 Burundais.
Ils sont par la suite forcés de refaire le serment et l’engagement. Là encore, les choses ne sont pas faciles.
« Plusieurs d’entre nous préfèrent ne pas refaire le mariage devant la loi zambienne. Et, pour ceux qui y songent, le coût est exorbitant : difficile de trouver une somme exigée d’entre 900 et 1000 kwacha zambiens (35-39 USD)», font-ils savoir.
Profitant du thème de la journée internationale des réfugiés, édition 2024, qu’est : « Pour un monde qui accueille les personnes réfugiées », ces réfugiés demandent au HCR de plaider pour eux au niveau de l’administration locale.
« Nous en profitons pour demander au HCR d’être notre avocat, pour que nous ayons au moins un certificat de mariage temporaire. Cela nous aiderait beaucoup même en cas de réinstallation vers d’autres pays car il prouverait que tel est mari de telle, pour éviter aussi des violences conjugales fréquentes ici», lancent-ils.
Ce vœu est formulé pour plus de 75 000 réfugiés que compte la Zambie dont plus de 59 000 Congolais et plus de 10 000 Burundais qui résident aux camps de Mantapala, Meheba et Mayukwayukwa.
Mulongwe (RDC) : camp enfermé sur lui-même
A Mulongwe, dans la province du Sud-Kivu, plus de 15.000 réfugiés burundais vivent dans la peur d’être chassés par les autochtones Babembe. Ces derniers veulent empêcher des réfugiés de faire des travaux champêtres ou commerciaux à l’extérieur du camp.
« Ils nous ont dit qu’à partir du mois d’août prochain, la communauté d’accueil va récupérer ses champs, et donc que nous devons fermer les petits marchés, les boutiques, les restaurants et les bars aux alentours du camp », raconte Julienne, une Burundaise qui y effectue des travaux agricoles.
Ces réfugiés ne comptent pas obtempérer car, affirment-ils, ces activités génératrices de revenus les font vivre.
Une autre inquiétude, pas des moindres, c’est que ces Burundais sont très souvent assimilés aux rebelles qui pullulent dans les environs, ou en sont victimes.
Lusenda (RDC) : l’habitat laisse à désirer
Une grande partie des plus de 26 000 réfugiés burundais qui vivent dans ce camp habite dans de vieilles maisons, construites pour la plupart depuis 2016.
« Quand il pleut la nuit, nous manquons où nous abriter, nos enfants tombent souvent malades à cause de la pneumonie liée au froid. Les tentes sont trouées partout, c’est comme si on dormais à la belle étoile », témoigne Chantal, mère de 5 enfants.
Sans parler du manque d’ustensiles de cuisine et autres matériels ménagers. « Depuis six ans, pas d’assistance de ce genre », dit-elle.
Solidarité fragile…
Cette année, la Journée mondiale du réfugié est axée sur la solidarité avec les personnes réfugiées.
A en croire l’agence des Nations-Unies “ces personnes ont besoin de notre solidarité, aujourd’hui plus que jamais. Faire preuve de solidarité, c’est garder nos portes ouvertes, reconnaître les atouts et les réalisations des personnes réfugiées, et réfléchir aux défis auxquels elles sont confrontées”.
Pourtant, des Burundais dans ces camps estiment que le thème de cette année semble ne pas les concerner car il ne colle pas avec la réalité de leur vie quotidienne.
« L’on dirait que c’est le contraste. Imaginez la Tanzanie et même le HCR qui nous chassent ou nous forcent de rentrer, alors qu’ils devraient être solidaires et compatir avec nous comme l’exige le thème », font savoir des réfugiés des camps de Nduta et Nyarugusu.
Le HCR va plus loin dans sa déclaration de l’année. « Être solidaire avec les personnes contraintes de fuir signifie également veiller à ce qu’elles aient la possibilité de se reconstruire au sein des communautés qui les ont accueillies, et fournir aux pays d’accueil les moyens dont ils ont besoin pour accueillir et venir en aide aux réfugiés », lit-on.
Cet aspect est beaucoup plus critiqué par les réfugiés au Rwanda, en Ouganda, en RDC et au Kenya surtout à la suite de l’insécurité qu’ils endurent, la pauvreté qui les guette, le manque de financement qu’accuse le HCR et la coupure répétitive de la ration à laquelle font face les réfugiés ces derniers temps.
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Photo : une banderole érigée dans un camp de réfugiés en Tanzanie en marge de la journée dédiée aux réfugiés
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