Musasa – Kinama : les réfugiés élisent leurs représentants dans un contexte de crise
Dans les camps des réfugiés de Musasa et Kinama, respectivement dans les provinces Ngozi et Muyinga (nord et nord-est du Burundi), les réfugiés , pour la plupart congolais ont élu leurs représentants le 26 septembre 2024.Ces élections se sont bien déroulées, malgré un contexte de crise. Certains réfugiés déplorent que la quantité de nourriture a été revue en baisse par le HCR. Ils espèrent que les nouveaux élus plaideront pour l’augmentation de la quantité en vivres. (SOS Médias Burundi)
Irakiza Kabunda Olivier a été élu à la tête du camp de Musasa. Gabriel Ngisi a quant à lui été choisi comme nouveau président du camp de Kinama. Les deux hommes sont entourés d’un comité de six personnes, chacun.
Ces élections ont été organisées dans un contexte où les réfugiés éprouvent plusieurs difficultés.
C’est le cas de cet homme du camp de Kinama.
« J’ai fui mon pays il y a près de 18 ans. Ça fait quatre ans que je suis marié à une Burundaise, mais ce choix a compliqué notre situation. En tant que réfugié marié à une Burundaise, je n’ai pas accès aux mêmes avantages que ceux qui sont simplement réfugiés. La réinstallation est presque impossible pour nous. Nous sommes bloqués dans cette situation sans issue. Ma famille vit dans un désespoir constant ! » a-t-il indiqué tout en espérant que ceux qui ont été élus vont plaider pour lui et ses pairs auprès des autorités compétentes.
Dans le camp des réfugiés de Kinama, une réfugiée se lamente d’une quantité de nourriture insuffisante.
« Avant, nous recevions au moins dix kg de riz avec une somme d’argent par personne par mois. C’était de loin plus que ce que nous recevons aujourd’hui. Nous mangeons une fois par jour pour essayer de joindre les deux bouts du mois », a-t-elle expliqué.
Manque d’eau potable dans les camps
Dans le camps de Musasa tout comme à Kinama, l’eau propre manque cruellement.
« Nous venons de passer trois jours sans aucune goutte d’eau. Le peu d’argent que nous recevons comme assistance alimentaire doit être divisé entre l’achat d’eau et de nourriture. Un bidon de 20 litres coûte 1000 francs burundais. Imaginez la quantité que j’utilise par jour dans une famille de huit personnes », se lamente une mère de six enfants du camp de Musasa.
Ces élections, organisées en présence de l’administration locale, du HCR et de ses partenaires, se sont déroulées dans un climat de paix et de transparence.
Les nouveaux élus ont un mandat de deux ans, s’étalant de 2024 à 2026.
Les camps de réfugiés de Musasa et Kinama abritent 16 000 réfugiés.
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Photo : des habitations au camp de réfugiés de Musasa situé dans le nord du Burundi © SOS Médias Burundi
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