Burundi : la police a montré aux journalistes des rebelles remis par le Rwanda en juillet
Il s’agit de 19 combattants du groupe armé burundais Red Tabara basé sur le Sud-Kivu (à l’est de la RDC). La police burundaise les a présentés à la presse locale ce mardi dans les enceintes des bureaux du service national de renseignements (SNR) dans la ville commerciale Bujumbura. La police dit avoir terminé ses investigations et que c’est au tour de la justice de les poursuivre. (SOS Médias Burundi)
Les 19 combattants avaient l’air fatigué. Ils n’étaient pas bien vêtus et coiffés comme à l’époque où ils ont été remis par le Rwanda, le 30 juillet de cette année.
Sauf deux d’entre eux présentés comme responsables du groupe, les autres étaient ménottés deux à deux. Pierre Nkurikiye porte parole du ministère en charge de la sécurité a empêché aux journalistes de les approcher. Un seul, vraisemblablement hésitant a été choisi pour relater leur « mission ».
Selon M. Nkurikiye, ce groupe est arrivé dans le pays en provenance de la République Démocratique du Congo, en passant par la province de Rumonge (sud-ouest du Burundi). « Ils ont commencé les attaques le 30 août 2020 à Rumonge », a-t-il affirmé.
Il a aussi ajouté qu’ils s’étaient scindés en deux groupes. « Le premier de 19 personnes dirigé par un certain Egide Nkurunziza avait pour mission de mener des attaques tout en se frayant le chemin vers le Rwanda où ils ont été formés. Le second de quatre hommes à la tête duquel se trouvait le nommé Alain Bashirahishize avait pour mission de mener des attaques à l’interieur du pays », a précise Pierre Nkurikiye.
Selon toujours les propos du porte-parole du ministère en charge de la sécurité, le second groupe avait déjà mené au moins huit attaques. Il a entre autres cité l’attaque sur la route Bugarama-Muramvya (centre) qui a coûté la vie à 12 personnes dont un colonel de l’armée début mai cette année, celle de Rutegama toujours en province de Muramvya qui a visé un bus de transport en commun emportant la vie de 18 passagers fin juin et plusieurs autres attaques qui ont eu lieu entre avril et septembre dans les provinces de Mwaro et Muramvya (centre), coûtant la vie à des dizaines de civils.
Éternelles accusations
Selon M. Nkurikiye, ces combattants dirigés par Alexis Sinduhije, leader du parti d’opposition MSD (Mouvement pour la solidarité et le développement) radié depuis plus de quatre ans au Burundi ont reçu l’entraînement militaire de la part de l’armée rwandaise.
« Les formations ont été faites dans les forêts de Nyungwe et Munyegereze. Ces combatants étaient recrutés dans le camp des refugiés de Mahama (Rwanda) », a-t-il accusé sans preuves.
Depuis la cérémonie de remise des 19 combattants par l’armée rwandaise aux autorités burundaises fin juillet cette année, personne ne les avait encore revus. Aucun mot sur le lieu où ils étaient detenus.
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Photo : les combattants de Red Tabara présentés à la presse dans les enceintes du SNR à Bujumbura, le 16 novembre 2021
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