Masisi : nouveaux affrontements entre les FARDC et le M23
Les affrontements entre les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et les rebelles du M23 se poursuivent dans plusieurs coins du territoire de Masisi. Après l’occupation de plusieurs localités des groupements de Matanda et de Kamuronza dans la région de Masisi, les rebelles du M23 ont tenté de conquérir le centre stratégique de Mushaki situé à une quarantaine de kilomètres de la ville de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu) ce mercredi. Les hostilités se sont poursuivies jusqu’au soir. (SOS Médias Burundi)
La situation est restée tendue dans le centre de Mushaki dans le groupement de Matanda, en chefferie de Bahunde sur le territoire de Masisi depuis ce mercredi matin.
Des détonations d’armes lourdes et légères se sont fait entendre dans les collines de Mushununu et Malehe à environ deux kilomètres de Mushaki, un centre stratégique situé à plus au moins 45 km à l’ouest de la ville de Goma (capitale du Nord-Kivu).
« Les FARDC ont pu déjouer les attaques de l’ennemi qui voulait prendre en otage cette entité de Masisi », a déclaré le porte-parole de l’armée dans le Nord-Kivu, le lieutenant colonel Guillaume Ndjike Kaiko.
Il précise que le centre de Mushaki reste sous contrôle des FARDC.
« Nous étions en affrontements depuis le matin et grâce au professionnalisme de l’armée loyaliste , nous avons réussi à repousser l’ennemi loin de Mushaki », a insisté le porte-parole.
Suite à ces combats, le centre de Mushaki s’est automatiquement vidé de sa population, ont rapporté des sources locales.
Certaines personnes ont fui vers le groupement de Mupfunyi-Karuba, voisin de Matanda et d’autres vers la cité de Sake se trouvant a 27 km de la ville de Goma, toujours à l’ouest.
« Nous avons jugé bon de fuir en attendant que la situation revienne à la normale. Nous espérons que nos vaillants FARDC vont reconquérir toutes les entités qui sont sous contrôle des rebelles du M23 », a confié à SOS Médias Burundi un habitant de Mushaki en déplacement à Sake ce mercredi soir.
Dans sa communication, le porte-parole des FARDC au Nord-Kivu n’a pas donné le bilan exact des affrontements sur l’axe Mushaki car les affrontements se poursuivaient ce mercredi soir.
Des avions de chasse de l’armée congolaise se trouvent aussi sur la ligne de front dans les collines de Mushununu, Malehe, Murambi et Ruvunda, selon des témoins.
Par ailleurs, de vives tensions se sont observées depuis le matin de ce mercredi dans la localité de Kahira en chefferie de Bashali dans le territoire de Masisi suite à la continuité des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 dans les périphéries de Kitshanga et Kibarizo toujours dans la même entité.
Selon Innocent Baseme, président de la société civile à Kahira, des habitants ont fui vers le secteur voisin d’Osso Banyungu craignant pour leur sécurité.
« La situation est très précaire ici chez nous car 85% de la population de Kahira vient de fuir vers les villages voisins craignant les combats. Nous sommes encore dans Kahira mais sous la terreur», a précisé M. Baseme.
Il a ajouté par ailleurs que la localité de Kibarizo est passée sous contrôle des rebelles du M23.
« En ce moment Kibarizo est sous contrôle du M23. Et ici à Kahira ce sont les résistants patriotes qui contrôlent tout. Nous espérons que nos vaillants FARDC vont reconquérir les entités actuellement occupées par les rebelles».
D’autres combats ont également été signalés dans les collines de Bigogwe où les rebelles tentent de faire un assaut aux positions des FARDC aux alentours de Kibarizo et de Kahira.
Depuis mi juin 2022, le M23 a récupéré plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu à l’est du Congo, dont Bunagana la cité frontalière avec l’Ouganda. Depuis quelques jours, les rebelles qui disent avoir violé le cessez-le-feu pour « protéger la minorité Tutsi menacée par un génocide planifié par Kinshasa » avancent sur plusieurs fronts surtout dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo dans des zones situées non loin de la ville de Goma. L’ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants bénéficie du soutien du Rwanda, selon les autorités congolaises.
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Le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main ces allégations, accusant à son tour les dirigeants congolais de collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de « déstabiliser le territoire rwandais ».
Les hostilités se poursuivent malgré l’appel à l’arrêt des violences lancé par les leaders de la communauté Est-Africaine ces derniers jours à plusieurs reprises y compris lors d’un sommet des chefs d’État de l’EAC qui s’est tenu dans la ville commerciale du Burundi, Bujumbura au début de ce mois, un souhait également exprimé par le Pape François lors de son récent déplacement à Kinshasa.
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Dans la région, l’EAC y a déployé une force régionale. Elle a déjà obtenu des couloirs humanitaires et zones tampon. Une partie d’acteurs congolais estime qu’elle est » inefficace au même titre que la Monusco (Mission de l’organisation des Nations-Unies en RDC) » et « exige son départ ».
Plusieurs manifestations ont été organisées dans différentes villes des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu notamment pour « la dénoncer ».
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Photo d’illustration : une partie des collines de Mushaki où se sont déroulés d’intenses combats le mercredi 22 février 2023
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